Bonjour à toutes et à tous,


En 2013, j'ai créé un site d'identification des végétaux, mais contrairement à ce que je pensais (et surtout à ce que je souhaitais), un site n'est pas un lieu d'échange.

C'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de faire ce blog pour prolonger ce site et pour échanger éventuellement avec vous des idées sur les plantes bien sûr, mais aussi sur l'environnement, le jardin, l'informatique (galères de programmation dans différents langages, HTML, Javascript, C++, PHP, MYSQL, CSS), l'actualité, la maçonnerie, l'électricité, etc etc ...

Je vous y souhaite donc la bienvenue en espérant que vous y trouverez quelques réponses à vos interrogations et que nous nous enrichirons mutuellement de connaissances nouvelles.

mercredi 23 mars 2016

Angiospermes: plus loin avec les fleurs




De nombreux critères sont utilisés pour décrire une fleur (ou une inflorescence), en particulier: sa position sur la plante; sa symétrie; sa forme; son orientation; la présence des sépales, leur forme et leur nombre (éventuellement leur couleur); la présence de pétales, leur forme et leur nombre (éventuellement leur couleur); la présence d'étamines, leur disposition, leur taille, leur nombre et la couleur des anthères; la présence d'un pistil, sa forme, la longueur du style, le nombre et la couleur des stigmates; la position de l'ovaire par rapport au calice (au-dessus ou au-dessous), la présence ou l'absence d'une pilosité.

1. La position de la fleur sur la plante

La fleur (ou l'inflorescence) peut être positionnée en plusieurs points sur la plante:
  • à l'extrémité de la tige ou du rameau: elle est alors dite terminale (par exemple chez la tulipe),
  • à l'aisselle des feuilles: elle est alors dite axillaire (par exemple chez la vesce),

Photo de Inconnu sur le site https://pixabay.com/ - Licence CCO 1.0 Domaine public Photo de Alvesgaspar sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0 ou GFDL

  • à la fois à l'extrémité et à l'aisselle des feuilles (par exemple chez le pommier d'amour, la mauve alcée ou la ficoïde),
  • directement sur le tronc, la branche ou la feuille de la plante (par exemple chez le faux-houx, la pavonie, le figuier de Barbarie et tous les cactus)

Photo de AnRo0002 sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CCO 1.0 Domaine public Photo de Frank Vincentz sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0 ou GFDL


2. La symétrie de la fleur

Les fleurs ont dans leur grande majorité une forme régulière, c'est-à-dire qu'elles présentent une symétrie. Cette symétrie peut être:
  • radiale (ou axiale ou rayonnante): où que l'on place l'axe de symétrie, les deux moitiés de la fleur sont identiques, on dit que ces fleurs sont actinomorphes (ou polysymétriques),
  • bilatérale: un seul plan de symétrie divise la fleur en deux moitiés identiques (comme pour un visage), on dit que ces fleurs sont zygomorphes (ou monosymétriques),
  • rarement pas de symétrie (fleur du Canna par exemple dite asymétrique).

Photo de Kristian Peters sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0 ou GFDL Photo de AnRoooo2 sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CCO 1.0 Domaine public


3. Les différentes formes de la fleur

Si elles sont diversifiées en couleurs, les fleurs présentent de nombreuses formes, quelquefois déroutantes quand on les voit pour la première fois. Ci-après les principales, qui ont notamment la forme:
  • d'une cloche: on dit que la fleur est campanulée,
  • d'une coupe: on dit que la fleur est cupuliforme,

Photo de Isidre blanc sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0 Photo de Amadej Trnkoczy sur le site www.flickr.com - Licence CC BY-NC-SA 3.0

  • d'une étoile: on dit que la fleur est étoilée,
  • d'un tube s'évasant brusquement: on dit que la fleur est hypocratériforme,

Photo de 4028mdk09 sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0 Photo de Isidre blanc sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0

  • d'un entonnoir: on dit que la fleur est infundibuliforme,
  • de 2 lèvres: on dit que la fleur est labiée (ou bilabiée),

Photo de Bidgee sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0 Photo de JC Schou sur le site http://eol.org - Licence CC BY-NC 3.0

  • d'un papillon: on dit que la fleur est papilionacée,
  • avec les pétales recourbés vers l'extérieur: on dit que la fleur est récurvée,

Photo de Keir Morse sur le site http://calphotos.berkeley.edu - Licence CC BY-NC-SA 3.0 Photo de Raffi Kojian sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0

  • ronde: c'est le cas de la rose ou de la fleur de la pivoine,
  • d'un pavillon de trompette: c'est le cas de la fleur du lys ou de la bignone,

Photo de Photobanque gratuite torange.biz sur le site http://fr.torange.biz - Licence CC BY 3.0 Photo de Jean Tosti sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0 ou GFDL

  • d'un tube: on dit que la fleur est tubulaire,
  • d'un grelot: on dit que la fleur est urcéolée.

Photo de Alexis Lopez hernandez sur le site http://www.inaturalist.org - Licence CC BY-NC 3.0 Photo de Giip sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0


4. Les verticilles floraux

Les fleurs des angiospermes présentent, outre les organes mâles que sont les étamines et l'organe femelle qu'est le pistil, des pièces foliacées qui, au départ, entourent ces organes en formant ce que l'on appelle le bouton floral. Ce sont les sépales et les pétales, des feuilles transformées disposées sur au moins 2 rangées (synomyme: verticilles).

Les sépales forment le (ou les) verticille(s) le(s) plus bas et constituent la protection de tout le reste de la fleur, organes sexuels et pétales compris. Ils sont par leur couleur et leur texture très proches de celles des feuilles. L'ensemble des sépales constitue ce que l'on appelle le calice.
Les pétales forment le (ou les) verticille(s) au-dessus du calice. Ils sont plus éloignés par leur couleur et leur texture de celles de la feuille. Ils ont pour rôle essentiel de faire remarquer la fleur, principalement dans le but d'attirer les collaborateurs en pollinisation par leur spectre différent du reste de la plante. L'ensemble des pétales constitue ce que l'on appelle la corolle.
L'ensemble calice-corolle constitue ce que l'on appelle le périanthe. Photo de ariana Ruiz (LadyofHats) sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CCO 1.0 Domaine public

Plusieurs cas se présentent toutefois:
  • les sépales et les pétales sont présents (c'est le cas le plus fréquent): on dit que le périanthe est hétérochlamydé (ou complet),
  • la fleur n'a ni sépales ni pétales: on dit que le périanthe est achlamydé (ou que la fleur est apérianthée),
  • la corolle est absente, la fleur n'a que des sépales: on dit que le périanthe est hapochlamydé (ou que la fleur est apétale),
  • le calice est absent, la fleur n'a que des pétales: on dit que le périanthe est homochlamydé (ou que la fleur est asépale),
  • les sépales et les pétales sont de même couleur et de même texture et il est impossible de les différentier (fleur de la tulipe par exemple), on parle alors de tépales et le périanthe prend le nom de périgone.

Il existe 2 autres verticilles qui sont les organes sexuels de la fleur, à savoir:


- les organes sexuels mâles que sont les étamines qui, attachées au-dessus de la corolle, forment un verticille appelé androcée. L'étamine est une fine tige généralement blanche appelée filet portant une structure oblongue colorée appelée anthère qui semble posée à son extrémité.
L'anthère contient les sacs polliniques dans 2 loges différentes, sacs contenant le pollen.
Photo de Bob Peterson sur le site www.flickr.com - Licence CC BY 3.0
Quelquefois, une anthère peut avorter. Dans ce cas, l'étamine se transforme généralement et prend la forme d'un pétale, on l'appelle alors staminode.



- le pistil (appelé gynécée par les botanistes), qui représente l'organe sexuel femelle et le quatrième et dernier verticille de la fleur. Le pistil est formé d'un ou plusieurs carpelles, sorte(s) de bande(s) de tissu végétal servant d'enveloppe(s), généralement soudé(s) (à lui-même ou entre eux) pour former l'ovaire et le (ou les) style(s), sorte(s) de tige(s) reliant l'ovaire au(x) stigmate(s).
Deux cas se présentent:
- le pistil est formé de plusieurs carpelles soudés: il est dit gamocarpe, syncarpe, coenocarpe ou gamocarpellé,
- le pistil est formé de plusieurs carpelles indépendants (ou libres) disposés en spirale ou en verticille: il est dit apocarpe ou dialycarpellé.
Même en cas de plusieurs carpelles soudés, l'ovaire peut ne présenter qu'une seule loge (ovaire uniloculaire) ou présenter autant de loges que de carpelles (ovaire pluriloculaire). En outre les carpelles peuvent être en même temps soudés au niveau de l'ovaire puis indépendants, formant autant de styles distincts.
Photo de Maurice REILLE sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0


5. Le positionnement de l'ovaire

Nous avons appris à reconnaître les différents verticilles floraux. Tous quatre sont disposés au-dessus de l'extrémité du pédoncule ou du pédicelle (tige portant la fleur). Cette partie terminale s'élargit plus ou moins pour accueillir les verticilles floraux: on l'appelle le réceptacle floral. Il sera différemment constitué selon la position de l'ovaire dans l'ensemble de la fleur:
  • l'ovaire est situé au-dessus du périanthe (on dit qu'il est supère): le réceptacle floral est pratiquement plat,
  • l'ovaire est situé pour une partie au-dessus du périanthe et pour une partie au-dessous (on dit qu'il est semi-infère): le réceptacle floral s'élargit et prend la forme d'une coupe pour l'accueillir,
  • l'ovaire est situé en totalité au-dessous du périanthe (on dit qu'il est infère): le réceptacle floral prend la forme d'une urne pour le contenir. Dans ce cas, si l'ovaire infère est devenu adhérent du réceptacle, ce dernier peut se transformer et devenir charnu, l'ensemble formant un faux-fruit (comme la pomme).



Photo de Ulf Mehlig sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0 Photo de Ulf Mehlig sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0



6. La formule florale et le diagramme floral

Pour décrire une fleur, on énumère ses caractéristiques. La formule florale est une description simplifiée qui nous apporte des précisions sur ces caractéristiques: symétrie, nombre de pièces florales constituant les différents verticilles, leur décompte par taille si toutes les pièces d'un même verticille ne sont pas égales, le fait qu'elles soient libres ou soudées entre elles, etc ...

1.  La formule florale, dont les différents éléments sont séparés par des virgules, débute par la symétrie:
  • une * (étoile) indique que la fleur est actinomorphe (symétrie radiale),
  • une ↓ (flèche dirigée vers le bas) indique que la fleur est zygomorphe (symétrie bilatérale).
Suivent ensuite:
  • le nombre de sépales désigné par la lettre S précédée du nombre (par exemple 4S = 4 sépales). Dans le cas où les sépales sont soudés entre eux, on met des () autour => (4S) = 4 sépales soudés entre eux.
  • Même chose pour les pétales symbolisées par la lettre P: 5P = 5 pétales, (5 P) = 5 pétales soudés entre eux.
  • Les étamines sont symbolisées par la lettre E: 6E = 6 étamines, (6E) = 6 étamines soudées entre elles. Dans le cas d'étamines de longueur différentes disposées en 2 verticilles, par exemple 3 longues et 3 plus courtes on les notera 3+3E, (3+3E) si elles sont soudées entre elles.
  • En ce qui concerne le pistil, on notera le nombre de carpelles symbolisés par la lettre C: 5 C = 5 carpelles libres, (5 C) = 5 carpelles soudés entre eux. La notation (3C) signifie que le pistil est formé de 3 carpelles soudés et que l'ovaire est supère. La notation (3C) signifie la même chose mais que l'ovaire est infère.

Lorsque le nombre de pièces est variable, indéterminé ou incalculable, on remplace le chiffre par la lettre n (n minuscule): nE = nombre indéterminé d'étamines.

Ainsi une fleur actinomorphe constituée de 5 sépales libres, de 5 pétales libres, de 10 étamines libres disposées sur 2 verticilles (5 longues et 5 courtes), de 5 carpelles soudés et d'un ovaire supère sera notée:
* 5S, 5P, 5+5E, (5C).


2.  Le diagramme floral n'est, ni plus ni moins, que la représentation graphique de la formule florale.

Il présente dans l'ordre:
  • tout en haut: la position de l'axe de la tige (généralement symbolisé par un petit cercle plein),
  • tout en bas, la présence de bractées (pièces florales en forme de feuilles parfois présentes à la base des fleurs, quelquefois à la place des sépales) symbolisées par des sortes de coupes pleines,
puis de l'extérieur vers l'intérieur, en les positionnant:
  • les sépales (libres ou reliés si soudés entre eux), symbolisés par des croissants de lune vides,
  • les pétales (libres ou reliés si soudés entre eux), symbolisés par des croissants de lune pleins,
Photo de Spedona sur le site http://commons.wikimedia.org - Licence CC BY-SA 3.0 ou GFDL
  • les étamines (libres ou reliées si soudées entre elles), symbolisées par des petits demi-cercles vides,
  • le pistil (carpelles), vu de dessus, symbolisé par sa forme géométrique et divisé ou non en portions représentant les loges et empli de petits cercles symbolisant les ovules.


6. La polymérie (ou X-mérie ou n-mérie)

Elle désigne le nombre de divisions symétriques (le plus souvent radiale ou axiale des fleurs actinomorphes): nombre de sépales, de pétales et d'étamines. Ainsi, si la fleur comporte:
  • 2 sépales, 2 pétales et 2 étamines, elle est dite bimère,
  • 3 sépales, 3 pétales et 3 étamines (ou leurs multiples: 6, 9, 18, 21, 27, etc), elle est dite trimère,
  • 4 sépales, 4 pétales et 4 étamines (ou leurs multiples: 8, 12, 16, 24, 28, etc), elle est dite tétramère,
  • 5 sépales, 5 pétales et 5 étamines (ou leurs multiples: 10, 15, 20, 25, 30, etc), elle est dite pentamère,
  • un nombre indéterminé de ses pièces florales, elle est dite polymère.







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